A quoi servent les émotions ?


Les émotions ne sont ni bonnes ni mauvaises, seulement agréables ou désagréables.

Ce sont des réactions involontaires qui nous signalent si nos souhaits et nos besoins profonds sont satisfaits ou insatisfaits.

Besoins de l'enfant

Le premier besoin du bébé est la sécurité physique et affective.

Le Méta besoin de sécurité influence tous les autres besoins: tant que ce besoin-là n'est pas rempli, l’enfant rencontrera des difficultés à dormir, manger, jouer, ou explorer, qui sont également d’autres besoins indispensables.

Jusqu’à un certain degré de maturation cérébrale, un besoin non satisfait va générer une alerte, qui va entraîner des émotions désagréables, elles-mêmes responsables d’un comportement « inadapté ». Le comportement problématique est donc le symptôme du besoin non satisfait. Par exemple : plus la glycémie est basse, moins l'enfant tolère la frustration et plus l'enfant est irritable. Fatigue + faim = crises du soir 

Cela ne signifie pas forcément qu’il faille immédiatement répondre à tous les désirs (ni même besoins de l’enfant, ceci est très dépendant de son âge). L’enfant a également besoin d’un cadre clair et soutenant, pour intégrer les règles de sécurité et de vie en société. Ce cadre gagnera à être cohérent avec les capacités de l’enfant selon son âge, et les attentes particulières de chaque famille, il n’est donc pas forcément le même pour tous.

Sous un comportement il y a toujours une émotion qu’on peut chercher à identifier (contrariété, frustration etc) pour aider l’enfant à la gérer sans chercher forcément à l’éteindre.

Parler des émotions

A la naissance, le bébé ne sait pas réguler ses émotions seul, il va devoir apprendre quoi faire avec ses émotions et il a besoin de l’adulte pour cela. L’enfant apprend par imitation y compris pour ce qui est du registre de la régulation des émotions : il apprendra à réguler ses émotions de la façon dont vous le faites vous-même, selon que vous soyez plutôt discret ou expansif par exemple. Vous êtes son modèle.

Très vite, le bébé pourra réprimer ses émotions lorsqu’il ne se sent pas parfaitement en sécurité et exprimer davantage ses émotions en présence de ses figures d’attachement : en présence du parent par exemple, il pleurera davantage car il s’autorisera en fait à relâcher les tensions. 

L’expression des émotions permet de s'apaiser, ce qui en diminue l'impact . Elle permet d’apprendre à se réguler en modifiant durablement les circuits neuronaux impliqués.

Plus on parle des émotions à un enfant plus il réussit à les identifier, ce qui lui permet progressivement de les réguler de façon consciente (sans les refouler inconsciemment).

Quand c’est possible, il est préférable de chercher à « accompagner les émotions » en les verbalisant, plutôt que de chercher à les éviter. 

Cela permet progressivement l’apprentissage de leur régulation. 

Cependant, ceci n’est valable que si vous vous sentez les ressources émotionnelles pour faire face à l’instant T. Pour les adultes accompagnant les tempêtes émotionnelles des enfants, un des défis est de savoir faire face à leurs propres émotions, afin de ne pas être envahis et submergés par elles, et ne pas «passer ses nerfs» sur l’enfant. Cela demande beaucoup de patience et de bienveillance à commencer par soi même. 

Si à un moment donné vous ressentez des émotions trop violentes, ou que vous vous sentez en état de fragilité émotionnelle, il est conseillé de vous protéger vous et votre enfant, en le posant dans son lit en sécurité. 

Verbaliser ses émotions nécessite connaissance et conscience de soi, car cela demande d’ y être connecté. Cela reste difficile à l’âge adulte, et l’est d’autant plus qu’on est jeune, que le cerveau est en développement, et que le langage n’est pas encore acquis. 

Pleurs du nourrisson

Pour le tout petit, les pleurs sont le seul moyen d’expression de l’inconfort (faim, sommeil, solitude, anxiété, excès de stimulations etc) et des émotions.

Il existe également de façon quasi inévitable des pleurs inexpliqués souvent appelés à tort « coliques». Ils sont en réalité le reflet de la saturation sensorielle liée à l’immaturité du système nerveux. Ces pleurs incessants dits « du soir » peuvent commencer très tôt dans la journée, (selon les stimulations auxquelles le bébé a été soumis), ils se manifestent parfois dès la maternité, parfois quelques semaines plus tard. Ils sont souvent très intenses, notamment à la fin du premier mois. 

Gardez en tête que comme chez l’adulte, le phénomène de pleurs est INVOLONTAIRE, le bébé ne fait JAMAIS exprès de pleurer et n’ayant pas la maîtrise de ce phénomène, il a donc toujours une bonne raison de pleurer. En effet, les pleurs « de décharge » sont un moyen pour lui d’évacuer le trop plein de stress (les hormones de stress s’évacuent en partie dans les larmes)

Il est convenu qu’il vaut mieux, si possible, éviter de laisser un enfant pleurer seul, au risque d’augmenter son stress, mais il n’est pas nécessaire de l’empêcher de pleurer à tout prix. Le cerveau de l’enfant possède une grande adaptabilité appelée « plasticité ».
Celle-ci vous autorise le droit à l’erreur : ainsi (contrairement à ce qu’on peut lire parfois) ce n’est pas parce que votre enfant pleure un peu, que son cerveau sera irrémédiablement endommagé ou votre relation abîmée. Le bébé vit des émotions, qu’il a comme nous, un besoin physiologique d’exprimer. Or à l’âge préverbal, le seul moyen à sa disposition sont les pleurs.

L’objectif n’est pas forcément de chercher à stopper les pleurs, (d’ailleurs souvent rien ne permet d’apaiser le bébé) mais de les accompagner en répondant aux besoins : notamment le besoin de sécurité du bébé, en lui faisant sentir votre soutien par le contact physique (portage+++ en promenade ou immobile), visuel et verbal (langage verbal et paraverbal de tendresse: le bébé est très sensible à l’intention présente derrière vos gestes).

Vous pouvez également diminuer les stimulations en favorisant la pénombre, dans un lieu calme, ou éventuellement donner un bain d’eau tiède sans savonnage ni manipulation. 

Lorsque bébé pleure très fort ou se met en colère, on peut avoir envie de s’énerver. Pourtant, les cris et les mots durs, comme « tu n’es pas gentil », « arrête de pleurer » ne l’aideront pas à se calmer. 
Au contraire, il est prouvé que les fessées, les paroles dévalorisantes ou menaçantes ont des conséquences négatives sur le développement et la santé de l’enfant, de même que le laisser pleurer seul, sans votre présence réconfortante.

Il peut pourtant arriver de ne plus en pouvoir, de ne plus savoir comment gérer les pleurs et on peut en arriver à risquer de secouer son bébé, ce qui peut le laisser handicapé à vie, voire le tuer. C'est évidemment quelque chose qu'il faut absolument éviter. Dans ce cas, il vaut mieux le poser en sécurité à plat dans son lit, fermer la porte de la chambre, et chercher du relais.

Docteur Marine Pougeon

«  la qualité de la relation au cœur de l’accompagnement »


 

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